Je veux sortir du contrôle alimentaire
- Sofia CHARRON

- 10 mai 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 oct.
Comment apaiser la restriction cognitive et retrouver confiance dans son alimentation

Quand “faire attention” devient une fatigue mentale
Quand on pense du mal des aliments — “les féculents font grossir”, “le sucre est une drogue”, “je mange du pain je vais grossir” — on nourrit une peur alimentaire. Peu à peu, manger devient une équation à résoudre plutôt qu’un moment à vivre. Le corps se tait, la tête prend toute la place.
Au début, contrôler ce qu’on mange donne l’impression d’être “dans le bon chemin”. Mais à force d’anticiper, de compter, de s’interdire, le contrôle devient une charge mentale qui épuise.
Et souvent, plus on essaie de bien faire… plus on finit par craquer. Ce besoin de “bien manger” peut même faire déborder le vase. À lire ici : 🔗Se faire plaisir sans perdre le contrôle (et éviter l’excès)
Comprendre le cercle vicieux et sortir du contrôle alimentaire
L’intention de contrôler son comportement alimentaire en vue de contrôler son poids a un nom : la restriction cognitive. Elle s’installe doucement, à travers des règles du type :

“Il faut manger léger le soir”,
“Je ne devrais pas avoir envie de dessert”,
“Si je mange ça, je devrai me rattraper demain.”
Ces pensées créent une tension constante entre ce que le corps réclame et ce que la tête autorise. Et quand cette restriction devient source de mal-être, de culpabilité ou de perte de repères, il devient essentiel de la traiter.
C’est ce qu’on appelle le cercle du contrôle – craquage – culpabilité :
plus on contrôle, plus on se coupe de ses besoins ;
plus on se coupe, plus on finit par perdre le contrôle ;
et plus on perd le contrôle, plus la culpabilité pousse à recommencer.
Retrouver une alimentation libre et sécurisée
Sortir du contrôle alimentaire ne veut pas dire “manger tout et n’importe quoi”. C’est retrouver la sécurité intérieure nécessaire pour faire confiance à son corps.
1. Revenir à ses sensations corporelles
Plutôt que de se demander “Ai-je le droit de manger ?”, on peut se demander :
“De quoi ai-je besoin maintenant ?

C’est le point de départ de tout rééquilibrage durable : reconnaître la faim, la satiété et le rassasiement sans les juger, simplement les observer.
C’est souvent ce que j’explore avec mes patients à travers des outils pratiques : séances de dégustation, échelle des signaux alimentaires, exercices de pleine conscience sensorielle.
Revenir à ses sensations corporelles, c’est redonner confiance aux signaux internes du corps : faim, satiété, rassasiement…
Si tu veux mieux comprendre comment ton corps gère naturellement ces signaux, découvre cet article : 🔗La régulation du comportement alimentaire.
2. Apaiser la culpabilité alimentaire
La peur de “mal faire” entretient le contrôle. Apprendre à manger de tout, sans culpabilité, c’est redonner sa place au plaisir et à la confiance. Manger n’est pas une épreuve de moralité : c’est un acte de vie, une réponse à un besoin.
Si cette culpabilité t’accompagne au quotidien, je t’invite à lire l’article suivant :
3. Retrouver la sécurité alimentaire
Lâcher le contrôle ne se fait pas dans le vide. Il faut d’abord se sentir en sécurité. Cette sécurité passe par des repas réguliers, des aliments familiers, une stabilité de rythme. Le corps a besoin de repères pour pouvoir se réguler — c’est sa nature.
Travailler le rapport à l’alimentation
L’objectif du travail que je propose est de t’aider à retrouver confiance dans tes mécanismes de régulation physiologique et pondérale, tout en apaisant la peur du “trop” ou du “mal”. Une alimentation saine et équilibrée, c’est avant tout une alimentation vivante, variée, pleine de sens et précieuse pour ta santé mentale.
Une alimentation équilibrée ne se mesure pas à la quantité de nutriments choisis, mais à la liberté et la sérénité qu’elle t’apporte.
Travailler le rapport au poids
Quand le chiffre sur la balance devient un poids émotionnel
La balance rassure, puis elle agace. Elle apaise une journée, puis la gâche. Elle finit par dicter l’humeur, la valeur personnelle, le sentiment d’avoir “réussi” ou “raté”.
Ce fameux “je t’aime – moi non plus” traduit une relation toxique au poids. Et quand le chiffre devient un juge, il empêche d’écouter le corps, de sentir, de vivre.

Que tu aies un problème de poids ou un problème avec le poids, la première étape est toujours la même : l’accompagnement.
Si tu es ici, c’est déjà que tu es sur le chemin — celui d’un rapport plus apaisé à ton corps et à ton alimentation.
Une diététique du sens et de la sécurité
La diététique comportementale n’a pas pour objectif la perte ou la prise de poids, mais la découverte de ce qui est bon pour toi : tes besoins, tes valeurs, tes ressentis.
C’est un travail de reconnexion à soi — au corps, à l’esprit, à la relation que tu entretiens avec la nourriture. Elle t’aide à construire un cadre sécurisant, flexible, à la fois nourrissant et apaisant, pour que ton alimentation redevienne une alliée, et non une contrainte.
Le mot important de la fin
Le contrôle alimentaire épuise : c’est une fausse sécurité.
Sortir de ce cercle, c’est apprendre à écouter ton corps plutôt qu’à le contrôler.
Ce chemin passe par la curiosité, la douceur et l’expérimentation.
Il n’y a pas de “bonne façon de manger”, seulement ta façon à toi, en accord avec ce dont tu as besoin.
🌸 À propos de moi
Je suis diététicienne-nutritionniste spécialisée en diététique comportementale. J’accompagne les adultes qui souhaitent retrouver une relation apaisée avec l’alimentation, sans culpabilité ni injonction. Mon approche est fondée sur la bienveillance, la psychoéducation et la thérapie ACT. En consultation, nous avançons pas à pas, pour remettre du sens, de la simplicité et de la confiance dans tes repas du quotidien.
Tu souhaites, toi aussi, sortir du contrôle alimentaire ?
Commence par une première séance d’échange, en cabinet ou en visio. 🔗Découvrir mon accompagnement






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