La pomme mérite mieux que son image de fruit de régime !
- Sofia CHARRON

- 16 oct.
- 4 min de lecture

La pomme, c’est le fruit qu’on croit connaître. Celui qu’on glisse machinalement dans un sac, qu’on retrouve un peu flétri au fond de la corbeille, qu’on mange parfois par “bonne conscience”. Et pourtant… derrière cette banalité se cache un fruit d’une vraie richesse, souvent sous-estimée.
La pomme contient en moyenne 85 % d’eau, 2,5 g de fibres pour 100 g, et une belle variété de polyphénols antioxydants. Ce sont ces composés, concentrés dans la peau, qui participent à ses effets protecteurs sur la santé cardiovasculaire et métabolique. La pectine, fibre soluble présente naturellement dans sa chair, aide aussi à réguler la glycémie et à prolonger la satiété (source : Aprifel).
Mais au-delà des chiffres, la pomme est un fruit “équilibre” : elle nourrit sans alourdir, apaise sans endormir. Sa texture, son croquant, son parfum varient d’une variété à l’autre – une Granny Smith n’a rien à voir avec une Canada ou une Pink Lady . Et c’est là que le plaisir renaît : en retrouvant le goût de la diversité.
Et si la pomme n’était pas le fruit du régime, mais celui du regard ?
Il y a quelque chose de singulier dans la place qu’occupe la pomme dans notre imaginaire collectif. Ce fruit si ordinaire, si disponible, est devenu au fil du temps bien plus qu’un simple aliment : il est devenu un symbole pour certain. Celui d’une certaine idée du contrôle, de la mesure, de la raison. Lorsqu’on aperçoit quelqu’un croquer dans une pomme, il n’est pas rare qu’une pensée automatique traverse l’esprit : “il ou elle fait attention.” Comme si ce geste simple, celui de manger un fruit, devait forcément signifier une intention de vigilence.

Ce glissement est révélateur. La pomme, dans notre culture alimentaire, a cessé d’être un plaisir pour devenir un signe. Elle ne parle plus de goût ou de saison, elle parle d’effort et de moralité. Dans les publicités, les magazines, les visuels de la culture des régimes, elle est partout : tenue par une femme mince, souvent en tenue de sport (des fois en culotte...), toujours hésitante entre elle et un gâteau ou du chocolat. Cette image s’est incrustée en nous, si profondément qu’elle oriente encore notre manière de voir.
Pourtant, la pomme n’a rien demandé à personne. Elle n’est pas l’opposé du gâteau, elle n’est pas le visage de la vertu. Elle est simplement un fruit, plein de vie, d’eau, de fibres, de lumière. Elle croque, elle fond, elle rassure. Elle n’a pas vocation à nous évaluer, ni à nous absoudre. Ce n’est pas elle qui juge ; c’est le regard que nous posons sur elle qui est devenu moral.
Réhabiliter la pomme, ce n’est pas la défendre contre quoi que ce soit, ni la glorifier à outrance. C’est peut-être simplement remettre du sens dans nos gestes alimentaires. Se souvenir que manger un fruit ne devrait pas être un acte chargé de justification ou de discipline, mais une rencontre simple, sensorielle, vivante.
Croquer dans une pomme, c’est renouer avec un geste primitif : celui de cueillir, de goûter, d’écouter le craquement, de sentir le parfum acidulé qui s’en échappe. C’est un geste de présence. Et si l’on s’y attarde, il raconte quelque chose d’essentiel : la nourriture n’est pas là pour nous contrôler, mais pour nous relier.
🍏 Bien la choisir, bien la croquer
Pour renouer avec la pomme, il faut parfois simplement changer de regard.

Locale et de saison : une pomme récoltée près de chez soi développe pleinement ses arômes et soutient les producteurs du territoire. En automne, c’est le moment idéal pour en profiter à Bordeaux et dans toute la Gironde.
Bio ou issue d’une culture raisonnée : la peau concentre beaucoup d’antioxydants. Pour en bénéficier, mieux vaut la garder – à condition de bien la laver.
Varier les textures et les variétés : certaines pommes craquent, d’autres fondent. On ne “n’aime pas les pommes”, on n’a juste pas encore trouvé celle qui nous convient.
Privilégier les circuits courts : le goût d’une pomme fraîchement cueillie n’a rien à voir avec celui d’un fruit stocké plusieurs mois.
La pomme n’a pas besoin d’être transformée pour plaire. Parfois, il suffit de la couper, de la sentir, de la croquer lentement. Ce geste banal reconnecte à quelque chose de fondamental : le plaisir simple, sans calcul.
🥧 5 recettes pour retomber amoureux de la pomme
Pour ceux qui veulent l’apprivoiser autrement, voici 5 idées réconfortantes à découvrir sur le blog :
Bowl vitaminé : compote de pommes maison et amandes – une douceur toute simple, parfaite pour une collation apaisante.
Gâteau moelleux aux pommes – la chaleur du four, l’odeur du sucre qui caramélise, le goût du dimanche.
Feuilletés aux pommes – dorés, croustillants, un plaisir d’enfance à partager.
Tarte rustique aux pommes – un classique intemporel, à savourer tiède avec un peu de cannelle.
Crumble pommes et avoine – croustillant dehors, fondant dedans, un équilibre parfait.
Ces recettes ne cherchent pas à être “light” ou “healthy”. Elles sont pensées pour réconcilier le corps et le plaisir, sans injonctions. Parce que la diététique, la vraie, ne se résume pas à contrôler : elle aide à ressentir.
🌿 Une approche bienveillante et ancrée dans le réel
En tant que diététicienne-nutritionniste à Bordeaux, j’accompagne les adultes qui souhaitent apaiser leur relation à l’alimentation — sans régimes, sans culpabilité, sans peur de “mal faire”. Mon travail repose sur la diététique comportementale et les thérapies ACT, où la place du plaisir et du corps vécu est centrale.
Je propose également des consultations en ligne, pour celles et ceux qui préfèrent la liberté du chez-soi ou habitent en dehors de Bordeaux.
🍏 En ce mois d’octobre, la pomme devient le symbole parfait de cette philosophie : un fruit simple, vrai, qui nous invite à ralentir et à savourer ce que la saison nous offre.


















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