Pourquoi grossit-on (vraiment) : sortir des idées reçues sur le poids et l’obésité
- Sofia CHARRON

- 11 oct.
- 2 min de lecture
Grossir n’est pas une question de volonté...

On entend souvent que « pour ne pas grossir, il suffit de manger moins et bouger plus ». Cette idée simpliste est encore très ancrée, mais elle est fausse — et surtout, elle entretient la culpabilité.
La prise de poids ne dépend pas uniquement de ce que nous mangeons : c’est un phénomène biologique, hormonal, émotionnel et environnemental.
Nos cellules graisseuses (appelées adipocytes) ont un rôle essentiel : elles stockent l’énergie dont le corps a besoin pour fonctionner. Chez certaines personnes, ces cellules sont plus nombreuses ou plus actives, et cette particularité n’a rien à voir avec la “volonté”. Elle peut être influencée par la génétique, les maladies, les hormones, l’alimentation précoce ou encore le stress chronique.
Le corps défend son poids comme une question de survie !
Quand on maigrit, le corps ne l’interprète pas comme une réussite, mais comme une menace. Il réagit en ralentissant le métabolisme, en augmentant la faim, et en stockant davantage les graisses dès que les apports augmentent. C’est un mécanisme de survie inscrit dans notre biologie depuis des milliers d’années. C’est aussi ce qui explique pourquoi les régimes ne fonctionnent pas sur le long terme : le corps finit toujours par “reprendre ce qu’il pense avoir perdu injustement”.
Obésité : un phénomène multifactoriel, pas une faute morale
L’obésité n’est pas le résultat d’un manque de discipline. C’est une condition complexe, influencée par :
la génétique et le métabolisme,
les hormones (comme l’insuline, le cortisol, les œstrogènes...),
la qualité du sommeil,
le microbiote intestinal,
le stress et les émotions,
l’environnement social et culturel.
Réduire le poids d’une personne à son alimentation, c’est nier toute cette complexité.
Et c’est aussi alimenter la grossophobie : ce regard social qui stigmatise les corps gros et entretient la honte.
Changer de regard sur le poids
Le poids n’est pas une valeur morale. Il ne dit rien de la valeur d’une personne, ni de son effort, ni même forcément de sa santé. Certaines personnes en surpoids ont une santé métabolique excellente ; d’autres, minces, peuvent souffrir d’hypertension ou de diabète. La santé ne se mesure pas à un chiffre sur la balance, mais à l’écoute du corps, au bien-être, à la relation à l’alimentation, au corps et à son mouvement.
Vers une approche bienveillante et durable
En diététique comportementale, on s’éloigne des injonctions et des régimes restrictifs. L’objectif n’est pas de “lutter contre son poids”, mais de retrouver un équilibre global :
comprendre ses signaux de faim et de satiété,
respecter ses besoins sans culpabilité,
apaiser sa relation à l’alimentation,
bouger pour le plaisir, et non pas pour “compenser” un excès.
C’est dans cette approche que se joue la durabilité : celle qui respecte le corps, la tête et le cœur.
Le poids n’est pas une faute, c’est une histoire !
Grossir, ce n’est pas échouer. C’est le reflet d’un corps qui s’adapte, d’une histoire de vie, de stress, de génétique et de biologie. Plutôt que de chercher à “corriger” son poids, il est temps d’apprendre à écouter ce que le corps veut dire, à le comprendre, et à le traiter avec bienveillance.








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